La collectivité est un ensemble d'êtres humains et des relations qu'ils ont entre eux. Une collectivité peut prendre de nombreuses formes et adopter diverses modalités de fonctionnement et de régulation.
La société en est la forme mécaniste (cristalline), fondée essentiellement sur une organisation formelle et standardisée, sur une hiérarchie de pouvoir et sur des structures institutionnelles (l'Etat et ses appendices) qui transforment l'être humain en citoyen. La démocratie est une des multiples modalités d'organisation sociétale.
La communauté en est la forme organique (biotique), fondée essentiellement sur une fusion de ses membres au sein d'un projet qui les fédère. C'est la nature de ce projet qui induira les modalités de fonctionnement et de régulation de la communauté. La cohérence et la pérennité de la communauté viennent du soin apporté à assurer continûment la convergence forte entre son projet collectif et l'accomplissement de chacun de ses membres.
Par parenthèse, il est utile de distinguer les communautés archéotropes ("tournées vers le passé") dont le souci est de perpétuer ensemble une "tradition", et les communautés néotropes ("tournées vers le futur") dont l'objet est de construire ensemble une "utopie".
Communautés et société ne peuvent qu'être en opposition puisque leurs systèmes de régulation et de cohérence poursuivent des objectifs opposés par des voies contraires : autoperpétuation de ses institutions (principe bureaucratique) pour la société, et autoperpétuation de son projet (principe téléonomique) pour la communauté.
De par leur organisation rigide, mécaniste et "cristalline", les sociétés sont peu adaptables : elles résistent au changement tant que leurs institutions "tiennent". Au-delà, elles passent leur seuil de fragilité et volent en éclat brutalement.
Les organisations sociétales, par leur rigidité et leur uniformité mêmes, ne peuvent survivre que dans un environnement stable et "laminaire".
Dès qu'il y a instabilité et/ou turbulence, comme en notre époque, elles se fragilisent à grande vitesse : les institutions tournent à vide afin de préserver leur autoperpétuation sans plus tenir compte du fait qu'elles ne sont que des structures au service de leurs citoyens. C'est typiquement le phénomène que l'on observe aujourd'hui dans les mondes politiques, étatiques et fonctionnaires.
Le passage d'un monde sociétaire à un monde communautaire va plus loin qu'un simple changement de phase comme lorsque la glace fond en eau ou que l'eau devient vapeur.
Ce passage, en effet, implique un saut de complexité comme celui du minéral au vivant, ou du vivant au pensant.
Nos collectivités "avancées" sont aujourd'hui confrontées radicalement à ce seuil à franchir et à ce saut à tenter. Le défi est majeur et clair : sortir du monde sociétal et citoyen pour entrer dans le monde communautaire et commensal.
Il ne faut évidemment pas compter sur les institutions pour faire quoique ce soit pour que ce saut réussisse, puisque celui-ci entraînera inexorablement sinon leur disparition, du moins leur complète marginalisation. Bien au contraire, toutes les institutions, naguère ennemies jurées, s'allieront de plus en plus fort, de plus en plus souvent, pour s'opposer à ce changement pourtant inéluctable. Par exemple, syndicats et "grands" patronats deviennent "alliés objectifs" face à la montée de l'économie de l'immatériel, de la gratuité et de l'anti-consommation.
Plus cette résistance sera forte, plus le passage sera douloureux. Et à n'en pas douter, au vu des convulsions croissantes de ces dernières années, il le sera, douloureux. Ô combien !
Le processus de transformation des collectivités mécaniques et sociétaires en collectivités organiques et communautaires, est un passage de l'uniforme au multiforme, du rigide au labile, de la mono-appartenance à la multi-appartenance, de la solidarité universelle à la fraternité sélective, du citoyen par naissance au membre par choix.
Elle est en cours. Elle est vitale.
En savoir plus
La société en est la forme mécaniste (cristalline), fondée essentiellement sur une organisation formelle et standardisée, sur une hiérarchie de pouvoir et sur des structures institutionnelles (l'Etat et ses appendices) qui transforment l'être humain en citoyen. La démocratie est une des multiples modalités d'organisation sociétale.
La communauté en est la forme organique (biotique), fondée essentiellement sur une fusion de ses membres au sein d'un projet qui les fédère. C'est la nature de ce projet qui induira les modalités de fonctionnement et de régulation de la communauté. La cohérence et la pérennité de la communauté viennent du soin apporté à assurer continûment la convergence forte entre son projet collectif et l'accomplissement de chacun de ses membres.
Par parenthèse, il est utile de distinguer les communautés archéotropes ("tournées vers le passé") dont le souci est de perpétuer ensemble une "tradition", et les communautés néotropes ("tournées vers le futur") dont l'objet est de construire ensemble une "utopie".
Communautés et société ne peuvent qu'être en opposition puisque leurs systèmes de régulation et de cohérence poursuivent des objectifs opposés par des voies contraires : autoperpétuation de ses institutions (principe bureaucratique) pour la société, et autoperpétuation de son projet (principe téléonomique) pour la communauté.
De par leur organisation rigide, mécaniste et "cristalline", les sociétés sont peu adaptables : elles résistent au changement tant que leurs institutions "tiennent". Au-delà, elles passent leur seuil de fragilité et volent en éclat brutalement.
Les organisations sociétales, par leur rigidité et leur uniformité mêmes, ne peuvent survivre que dans un environnement stable et "laminaire".
Dès qu'il y a instabilité et/ou turbulence, comme en notre époque, elles se fragilisent à grande vitesse : les institutions tournent à vide afin de préserver leur autoperpétuation sans plus tenir compte du fait qu'elles ne sont que des structures au service de leurs citoyens. C'est typiquement le phénomène que l'on observe aujourd'hui dans les mondes politiques, étatiques et fonctionnaires.
Le passage d'un monde sociétaire à un monde communautaire va plus loin qu'un simple changement de phase comme lorsque la glace fond en eau ou que l'eau devient vapeur.
Ce passage, en effet, implique un saut de complexité comme celui du minéral au vivant, ou du vivant au pensant.
Nos collectivités "avancées" sont aujourd'hui confrontées radicalement à ce seuil à franchir et à ce saut à tenter. Le défi est majeur et clair : sortir du monde sociétal et citoyen pour entrer dans le monde communautaire et commensal.
Il ne faut évidemment pas compter sur les institutions pour faire quoique ce soit pour que ce saut réussisse, puisque celui-ci entraînera inexorablement sinon leur disparition, du moins leur complète marginalisation. Bien au contraire, toutes les institutions, naguère ennemies jurées, s'allieront de plus en plus fort, de plus en plus souvent, pour s'opposer à ce changement pourtant inéluctable. Par exemple, syndicats et "grands" patronats deviennent "alliés objectifs" face à la montée de l'économie de l'immatériel, de la gratuité et de l'anti-consommation.
Plus cette résistance sera forte, plus le passage sera douloureux. Et à n'en pas douter, au vu des convulsions croissantes de ces dernières années, il le sera, douloureux. Ô combien !
Le processus de transformation des collectivités mécaniques et sociétaires en collectivités organiques et communautaires, est un passage de l'uniforme au multiforme, du rigide au labile, de la mono-appartenance à la multi-appartenance, de la solidarité universelle à la fraternité sélective, du citoyen par naissance au membre par choix.
Elle est en cours. Elle est vitale.
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